La complexe d'Oedipe selon S. Freud. Paris 18e
Paris, le 09 Mars 2020.
Le complexe d'Oedipe est considéré comme un temps crucial dans le développement de l'être car il prépare et conditionne l'organisation génitale de l'adulte.
Sigmund Freud, à travers son auto-analyse, met à jour des des sentiments tendres envers sa mère et hostiles envers son père. C'est ce qu'il nommera par la suite le complexe d'Oedipe.
Selon l'auteur, le complexe d'Oedipe prend place au moment de l'entrée de l'être dans la phase phallique (environ 3 ans).
Le petit garçon découvre alors durant cette période qu'il possède quelque chose que les filles n'ont pas : le pénis. Il fait également la découverte que son père possède la même chose que lui. S'ensuit alors une prise de conscience, celle du père qui est l'objet du désir de la mère, car le père peut satisfaire la mère grâce à ce pénis. Cependant, le petit garçon désire aussi satisfaire sa mère, lui qui est également doté du pénis.
Le garçon craindra par la suite le fait de perdre son pénis, puni par le père pour ses fantasmes incestueux. C'est ce que S.Freud nomme “l'angoisse de castration”. Cette angoisse apparaît à la suite de la découverte de l'absence de pénis chez la femme, le garçon se disant alors que, peut-être, il leur a été enlevé. Dans un déroulement disons heureux, le garçon, grâce à l'angoisse de castration, internalisera l'interdit de l'inceste et du parricide, et préfèrera s'identifier à l'objet du désir de la mère, étant le père. Dans ce cas, le garçon ira finalement désirer en dehors de la sphère familiale recherchant un objet d'amour extérieur.
La petite fille, elle, entre dans le complexe d'Oedipe lorsqu'elle fait face au complexe de castration : elle découvre qu'elle n'est pas dotée du pénis, et sa mère non plus. Elle se détourne alors de cette dernière, castrée, vers le père qui possède un pénis. La petite fille désire ce pénis. Mais l'équivalence pénis-enfant transformera cette envie du pénis en l'envie d'un enfant du père.
Contrairement au garçon, la fille entre dans le complexe oedipien par l'angoisse de castration. Selon le père de la psychanalyse, elle n'en sort réellement jamais. Elle désirera finalement un enfant d'un autre homme, hors du cercle familial.
L'enfant éprouvera à travers cette période des sentiments amoureux pour le parent du sexe opposé et des sentiments de jalousie adressés au parent du même sexe, car il représente un rival.
A ce moment, il n'y a pas deux sexes distincts dans les représentations inconscientes. C'est le primat du phallus qui est inconsciemment en jeu [1].
[1]FREUD, S. (1905), Trois essais sur la théorie sexuelle, Ed. Gallimard, Paris, 2006.