Les règles de la psychanalyse.
Afin qu'une cure (psychothérapie et psychanalyse) soit conduite correctement jusqu'à sa sortie, des règles sont à respecter tant par le patient que par le psychothérapeute/psychanalyste.
Le psychothérapeute/psychanalyste
Il est bien évidemment soumis au secret professionnel, il se doit donc de garder ce qui a été dit en séance. Les quelques notes qu'il peut en prendre seront réservées à un usage strictement personnel, pour pouvoir apprécier l'évolution de la cure du patient.
Il ne doit pas juger les patients (sur le fauteuil) et psychanalysants (sur le divan) qu'il reçoit dans sa consultation : il doit se détacher de ses opinions personnelles morales ou religieuses par exemple.
Le clinicien ne doit pas conseiller ou donner son avis au patient ou psychanalysant. Son travail est de conduire la cure, c'est-à-dire, amener le patient à construire ses solutions à ses souffrances. Le clinicien soutien le patient ou le psychanalysant dans ses associations libres afin qu'il puisse aller plus loin. Donner un conseil ou faire des interventions inutiles ne fera que polluer le travail du patient/psychanalysant et ralentir le travail.
Le clinicien propose en premier lieu le fauteuil au patient qui sera donc en psychothérapie. Ensuite, si le discours du patient donne l'autorisation, le clinicien se doit de proposer le passage sur le divan au patient, qui entrera alors, s'il l'accepte, en psychanalyse.
Le clinicien propose un cadre thérapeutique qui instaure une régularité nécessaire à la réussite de la cure : au minimum deux séances par semaine. Il veille à ce que cet engagement soit respecté par le patient.
Le patient
Il y a la règle fondamentale de la psychanalyse de l'association libre. Le patient doit donc en séance parler librement ses pensées qui lui viennent à l'esprit, sans les censurer, sans les contrôler, sans les juger, sans chercher à dire des phrases trop construites. Il accepte de suivre librement le fil de sa pensée à voix haute. Les "je ne sais pas", "ça n'a pas de rapport", "ça ne veut rien dire", "c'est débile" sont autant de manières de ne pas respecter cette règle.
L'inhibition ne doit pas empêcher le patient de dire tout ce qui lui vient à l'esprit, puisque le psychothérapeute/psychanalyste est payé pour tout entendre, même les pensées les plus intimes, les plus "honteuses". Il sait ce que c'est, puisque lui-même a traversé ou traverse toujours dans sa cure personnelle la même expérience.
Le patient doit d'abord parler en séance de décisions importantes qu'il s'apprête à prendre : mariage, divorce, changement professionnel ( une démission par exemple). Ce genre de décision ne doit pas se faire dans la précipitation.
Le patient doit payer les séances manquées ou annulées et cela peu importe la raison, même si ce sont pour des congés. La cure est un réel engagement et le travail continue a faire ses effets même si le patient ne vient pas à ses séances. Le règlement des séances manquées a aussi un intérêt symbolique : payer avec son argent pour éviter de payer avec ses symptômes psychiques, corporels ou organiques.